PRIX WEPLER - FONDATION LA POSTE 2000

LE LAURÉAT

Laurent Mauvignier - Apprendre à finir, Éditions de Minuit

LA MENTION SPÉCIALE

Richard Morgiève - Ma vie folle, Éditions Pauvert

Les Discours

Marie-Rose Guarnieri

Nous remercions les mécènes du Prix Wepler, en premier lieu la Fondation de la Poste, la Poste Paris Nord, Monsieur Bessiere et son équipe. Nous remercions toutes les énergies et les bonnes volontés engagées dans cette deuxieme année du Prix Wepler.

Une entreprise publique, une brasserie privée, des librairies, desjurés de tous horizons, ce soir les huîtres de Monsieur Baptiste Delzor, le champagne Pommery, les roses de Dany, la compagnie “les livreurs” lecteurs, que vous allez entendre…

Au fond, à travers ces remerciements d’usage et de coeur, c”est tout un mouvement que nous fêtons ce soir, autour de dix livres. Nous sommes fiers d,accomplir un travail très modeste et bien utile. Il nous paraissait rafraîchissant de ne pas laisser la littérature seulement aux mains de décideurs et de machines dont les pratiques s’avèrent souvent dangereuses pour les écrivains eux-mêmes.

Au Wepler, avec des jurés renouvelés en grande majorité chaque année, notre liberté a multiplié le travail et la difficulté des arbitrages, mais nous ne sommes pas fatigués.

Ce que nous aura dit un texte, ce que nous aura offert une langue, la singularité d’un monde, d”un style, fait notre direction. Parfois, entre deux livres préférés, aurons nous peut-être le soin de favoriser le plus isolé, le plus solitaire. Ceux aussi, qui, malgré une reconnaissance critique ne rencontrent pas encore assez de lecteurs.

La Fondation de la Poste a bien voulu augmenter notre dotation, nous espérons faire mieux encore dans les années futures. Le Prix Wepler est doté de 50.000 francs, et désormais une mention de 10.000 francs récompense un livre dont l’excès, l’audace, l’érudition, auront séduit le jury. Une mention qui n’est pas un lot de consolation, mais une façon d’encourager la création, la difficulté, la marge. C”est en pensant au livre de Jean-Marc Lovay “Aucun de mes os ne sera troué pour servir de flûte enchantée”, publié l’an dernier aux éditions Verticales, que nous nous sommes décidés à créer cette mention du prix Wepler.

Cette année, notre plaisir aura été davantage de chercher, lire et trouver les dix titres de notre liste que de devoir, à un cheveux pres, trancher pour deux d’entre eux.

Nous sommes heureux de partager le moment final avec vous.
Nous saluons, comme nous le ferons toujours, grâce à eux nous faisons de merveilleux métiers, les auteurs, les romanciers, les poètes… en un mot tous les écrivains vivants de notre monde.
Bonne soirée à tous et à l’année prochaine, même jour, même heure.

richard Morgiève

ZÉRO

Mon chien s’appelait Wik mon chat Bij ou mon grand-père Henri ma gand-mère Fleurine ma mère Andrée mon père Stéphane ils sont tous morts.

UN

Merci à Olivier Rubinstein il m’a accueilli chez Denoël me lit m’encourage et en plus me donne de l’argent.
Merci à Florence Robert mon dirty Harry mon éditrice mon analyste elle me gronde sévèrement travaille quotidiennement pour moi, sans elle je n’écrirais pas les livres que j’écris.
Merci à Nathalie Proth sans elle le lien ne se ferait pas avec les journalistes.

ZÉRO

J’ai cru que j’étais orphelin mais j’ai découvert que non j’étais l’enfant du langage.

UN

Merci à la Fondation la Poste en oubliant la dernière lettre elle m’a donné un livre.

ZÉRO

Cela fait vint-cinq ans que j’écris, la valeur n’attend pas le nombre des années mais les années mesurent l’engagement, l’amour.

UN

Merci à la brasserie Wepler les écrivains ont besoin de vin.

ZÉRO

Au fil des années j’ai compris que j’étais unique qu’il n’y avait qu’un Richard Morgiève au monde qu’il fallait que je sois unique, sincère.