ANTOINE COMPAGNON – PARIS, PERSONNAGE DE ROMAN

Né en 1950 à Bruxelles, Antoine Compagnon est professeur et historien de la littérature française. Il a enseigné à la Sorbonne et à l’université Columbia de New York. Il est depuis 2006 professeur au Collège de France, chaire de Littérature française moderne et contemporaine : histoire, critique, théorie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Le Démon de la théorie, Les Antimodernes, de Joseph de Maistre à Roland Barthes, Baudelaire l’irréductible, Les Chiffoniers de Paris, Un été avec Pascal, La Classe de rhéto….

FLÂNERIE : Paris est au coeur du roman français de Rabelais à Virginie Despentes, en passant par Balzac, Eugène Sue, Colette, Modiano… Quel écrivain ne s’est pas mesuré à Paris? Au long de la Seine, on évoquera quelques-uns d’entre eux, sans oublier quelques poètes des environs, tels Nerval ou Baudelaire.

STÉPHANE GUEGAN – LES IMPRESSIONNISTES ET LA SEINE : PEINDRE EN PLEIN AIR

Stéphane Guégan, historien et critique d’art, spécialiste des XIXe et XXe siècle, conseiller auprès de la Présidence du musée d’Orsay, est l’auteur de nombreux ouvrages dont une édition des Salons de Stendhal et une biographie primée de Théophile Gautier. Il a été commissaire de plusieurs expositions à Paris, dont Ingres, Le Modèle Noir – de Géricault à Matisse, Manet – inventeur du moderne…­ Il tient enfin le blog Moderne depuis une dizaine d’années.

FLÂNERIE : De l’air, de l’eau, du feu ! « C’est un déluge d’air », écrit Stéphane Mallarmé, en 1876, du Linge de Manet. Or, ce que le poète écrit de l’atmosphère pourrait être étendu aux éléments liquides où l’impressionnisme, qui se veut au plus près des phénomènes, trouve le motif le plus approprié à sa vision d’un monde en mouvement, comme à sa conception d’une perception mobile. L’eau est son théâtre. L’eau est son défi. Embarquons.

EVELYNE BLOCH-DANO – SOUS LES TOITS DE PARIS VIVENT LES ÉCRIVAINS

Biographe, essayiste, Évelyne Bloch-Dano est l’auteure d’une oeuvre souvent primée et traduite où l’on retiendra, entre autres, les biographies de Madame Zola (1997, Grand prix des lectrices de Elle), Madame Proust (2004, Prix Renaudot de l’essai), Le Dernier Amour de George Sand (2010), mais aussi Jardins de papier (2015), Mes maisons d’écrivains (2019), et enfin les récits La Biographe (2007) et Porte de Champerret (2013). Son dernier livre L’âme soeur – Natalie Bauer-Lechner & Gustav Mahler est paru en mars 2021 aux éditions Stock.

FLÂNERIE : Rive gauche, rive droite, le Paris des écrivains, comme la Seine, traverse la ville…Provinciaux d’origine comme Balzac, Colette ou André Breton ou nés dans la capitale comme Baudelaire, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et bien d’autres, ils ont vécu, aimé, chanté ou évoqué Paris jusqu’à parfois l’incarner. Nous parcourrons les rues sur leurs pas, nous arrêtant ça et là pour les écouter et rêver…

CAROLE STEPHANOPOLI – PARIS ET SES CHANSONS

Carole Stephanopoli est née à Lyon. Elle commence le piano à l’âge de 7 ans, avec une passion pour cet instrument qui ne s’éteint pas. Plus tard elle étudie aussi le chant et la composition. Elle poursuit une formation singulière entre conservatoires et rencontres artistiques diverses. Ses pérégrinations esthétiques la conduisent un temps vers des études de philosophie à la Sorbonne, mais toujours avec la musique au centre. Elle mène à bien des projets autour de la musique de chambre, du tango, puis de la danse contemporaine, avant de se consacrer à la composition, à la poésie et à la chanson. Elle a notamment mis en musique les vingt quatre sonnets de Louise Labé pour piano et voix, qu’elle interprète elle-même. Elle se consacre en ce moment à spectacle de cabaret autour d’Yvette Guilbert, et poursuit la composition sur des textes de Pernette du Guillet, Louise de Vilmorin et de poètes contemporains.

Ce dimanche, accompagnée de son piano, elle interprètera Jeanne Moreau, Mistinguett, Barbara, Edith Piaf…

SIMON TEXIER – GRAMMAIRE DES IMMEUBLES PARISIENS

Professeur d’Histoire de l’art contemporain à l’Université de Picardie Jules Verne. Il a écrit et dirigé une vingtaine d’ouvrages, parmi lesquels Paris contemporain et Paris, grammaire de l’architecture, XXe-XXIe siècles aux éditions Parigramme. Il a également assuré le commissariat de nombreuses expositions, notamment au Pavillon de l’Arsenal. Auteur de deux monographies consacrées à Georges-Henri Pingusson, il dirige la collection Carnets d’architectes (Éditions du Patrimoine). Depuis 2021, il est secrétaire général de la Commission du Vieux Paris. Depuis 2021, il est secrétaire général de la Commission du Vieux Paris.

FLÂNERIE : A l’heure où la Ville de Paris élabore un nouveau manifeste pour l’esthétique de Paris, on évoquera certains des caractères qui distinguent la capitale et en font une oeuvre urbaine d’exception. Depuis la Seine, on perçoit d’autant mieux comment les monuments construisent l’identité d’une ville : palais, ponts, églises, cathédrale… Mais cette ville ne serait qu’un immense décor si l’architecture ordinaire, destinée à loger les Parisiens depuis des siècles, n’était elle aussi d’un très grand raffinement. C’est la cohabitation de ces deux échelles et l’équilibre entre le régulier et le pittoresque qui font la saveur et la beauté du paysage urbain de Paris.

HENRI RACZYMOW – LE PARIS RETROUVÉ DE MARCEL PROUST

Henri Raczymow est né en 1948 à Paris. Écrivain, il a publié de nombreux récits, romans et essais. Parmi ceux-ci trois livres sur Marcel Proust : Le Cygne de Proust, Gallimard, coll. L’un et l’autre, 1990, Le Paris retrouvé de Marcel Proust, Parigramme, 2005, Notre cher Marcel est mort ce soir, Arléa-Poche, 2014.

FLÂNERIE : Le Paris de Proust, c’est à la fois celui de la rive droite de la Seine et celui de l’ouest. Tout Proust (le Proust parisien s’entend) se passe dans ce quadrilatère qui va du parc Monceau à la place de la Concorde, de la Concorde à Auteuil, d’Auteuil au bois de Boulogne et à l’Étoile. C’est en gros le Paris Haussmannien de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie financière, industrielle, mais aussi culturelle, telle qu’elle a éclos de façon fulgurante au Second Empire dans la période qui précède immédiatement la naissance de l’écrivain. Le Paris de sa branche maternelle juive, les Weil, originaires d’Alsace et de Lorraine.

CLAUDE ARNAUD – LA SEINE, LA VIE, SON ŒUVRE

Claude Arnaud est romancier, essayiste et critique. Il a publié des biographies remarquées de Chamfort (Robert Laffont, prix de l’Essai de l’Académie Française en 1988) et de Jean Cocteau (Gallimard, 2003). Il est l’auteur chez Grasset de deux romans, Le Caméléon (1994, Prix Femina du premier roman), et Le jeu des quatre coins (1998) et d’un essai, Qui dit je en nous ? (2006, Prix Femina de l’essai). Il collabore aux pages culturelles du Point. Il vient de publier Le mal des ruines chez Grasset.

FLÂNERIE : Claude Arnaud montrera comment le fleuve a nourri la ville en lui apportant l’eau, les ressources et les biens indispensables à la vie, mais aussi en favorisant également les échanges entre les deux rives : la culture n’aura ainsi cessé, de siècle en siècle, de passer de la rive droite à la rive gauche et vice-versa.

OXMO PUCCINO – RAP ET PARIS

25 ans de carrière, 8 albums, de multiples collaborations (Ibrahim Maalouf, Damon Albarn, -M-, Booba..), 2 victoires de la musique, Oxmo Puccino est un artiste, un vrai, de ceux qui sont passionnés par les mots, la musique et qui sont attentifs aux autres, à leur vie, leurs préoccupations, leurs rêves. Chanteur, parolier, interprète et rappeur, « poétiseur » célébré pour la qualité de ses textes, Oxmo Puccino s’impose comme un dompteur de l’alphabet, avec Les Réveilleurs de soleil, son premier roman.

FLÂNERIE : «Au départ, le Soleil a commencé à se lever à des heures absurdes, quinze heures, dix-huit heures, pour ensuite se coucher n’importe où, en apparaissant toujours moins, jusqu’à déstabiliser l’organisation de tout le pays. Et chacun s’est inventé des solutions. À treize piges seulement, Rosie, inspirée par le côté bricoleur de son grand-père, a planté de grands miroirs dans le jardin afin de capter la lumière lors des rares passages de l’astre. Hélas, les apparitions étaient trop furtives pour réveiller ses petites sœurs, les plantes. Elle les a tournés dans tous les sens, a fait chauffer ses méninges pour trouver de la lumière jusqu’à imaginer recréer un microcosme en installant des lampes et des chauffages.»

SERGE TOUBIANA – PARIS ET LE SEPTIÈME ART

Serge Toubiana a longtemps été critique de cinéma, journaliste et éditeur aux Cahiers du cinéma, de 1974 à 2000. Il a été directeur général de La Cinémathèque française, de mai 2003 jusqu’en janvier 2016. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma dont une biographie de François Truffaut cœcrite avec Antoine de Baecque (Gallimard, 1996). Ses derniers ouvrages: Les bouées jaunes (Stock, 2018) et L’Amie américaine (Stock, 2020). Il est par ailleurs président d’UniFrance.

FLÂNERIE : Marie-Rose Guarnieri m’invite à une « flânerie au fil de l’eau » et j’ai aussitôt accepté son invitation. J’aime Paris et j’aime la Seine, nous pourrons évoquer le cinéma, celui de Jean Vigo (L’Atalante) et de Jean Renoir (Boudu sauvé des eaux), ou celui de Robert Bresson (Les Quatre nuits d’un rêveur), et d’autres artistes et poètes qui ont magnifié ce fleuve tranquille qui serpente à travers Paris. Mais aussi la littérature et la musique. Je me réjouis de flâner ainsi en si bonne compagnie.

BERTRAND MATOT – PARIS BOHÈMES

Journaliste de formation, Bertrand Matot a travaillé pour la télévision. Chercheur indépendant et passionné d’histoire, il a publié plusieurs ouvrages, dont La guerre des cancres, préfacé par Patrick Modiano et Paris occulte, une galerie de portraits des grands spirites, magiciens et alchimistes qui ont hanté la Ville Lumière.

FLÂNERIE : La bohème est née sur les rives de la Seine à l’époque où Paris était la capitale du monde. Hugo, Balzac, George Sand, Nerval, Murger, Courbet, Baudelaire, Gautier, Verlaine, Rimbaud, Apollinaire, Picasso, Modigliani, la Génération Perdue, Juliette Gréco, la Beat Generation et bien des artistes maudits ont hanté les quais de Seine. Plusieurs générations de bohèmes se sont succédé, insoumises, insolentes, transgressives. Libres. « Paris Bohèmes » est une invitation pour un voyage insolite et poétique.

MARC LEMONIER – LES NUITS IMMORALES DE PARIS

Marc Lemonier est journaliste spécialisé en urbanisme et écrivain. Il est l’auteur d’une centaine d’ouvrages principalement consacrés à la ville de Paris, au langage contemporain, à l’histoire de l’érotisme et de la sexualité et au cinéma populaire français (Louis de Funès, Michel Audiard).

FLÂNERIE : C’est un petit monde, un demi-monde, que surveille avec plus ou moins d’efficacité une brigade – elle-aussi mondaine. Il prospère dans les interstices de la ville lumière, les rues chaudes, les bars louches et les bouges, où les stripteaseuses, les hôtesses de bar, les prostituées et leurs admirateurs, les homosexuels des deux sexes, croisent des toxicomanes, des artistes et leurs modèles ou des écrivains à la recherche de l’inspiration… Nous allons découvrir quelques histoires – forcément louches – de ce petit monde – forcément interlope – dans une ville – forcément libertine.

GABRIEL DUFAY – PARIS ET LES POÈTES

Gabriel Dufay est comédien, metteur en scène et auteur. Après une formation au CNSAD, il crée la Compagnie Incandescence en 2008. En tant que comédien, il a joué sous la direction de Jean-Paul Wenzel, Wajdi Mouawad, Emmanuel Bourdieu, Denis Podalydès, Othello Vilgard, Célie Pauthe, Alain Françon, Igor Mendjisky, David Géry, Baptiste Guiton… En tant que metteur en scène, il a créé des textes de Thomas Bernhard, Nathalie Sarraute, Roland Schimmelpfennig, Jon Fosse, Robert Desnos, Falk Richter, Kate Tempest, Stefano Massini… Il prépare actuellement un spectacle sur Brigitte Fontaine. Il est également l’auteur d’entretiens avec Denis Podalydès et Michel Bouquet, ainsi que de Hors jeu (Les Belles Lettres/Archimbaud, 2014).

FLÂNERIE : Ils sont nombreux, les poètes à avoir chanté Paris et son fleuve mythique, propice à la rêverie et à la contemplation mais aussi à la tourmente et à la bataille. De Guillaume Apollinaire à Victor Hugo, de Robert Desnos à Louis Aragon, de Léo Ferré à Brigitte Fontaine… Au cours de cette flânerie et au fil de la Seine, le comédien Gabriel Dufay vous entrainera dans le rêve en vous lisant des poèmes de tous ces voleurs de feu, accompagné par le violoncelliste Paul Colomb. Un voyage en poésie et en musique, « au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau ».