GOURMAND D'IMAGES ET DE MOTS

"C’est par les mots que m’est venue la passion de la cuisine : par exemple ceux de Roland Barthes sur la cuisine japonaise, dans L’Empire des signes. C’est par les livres que j’ai appris à cuisiner, et tout particulièrement dans La Cuisine gourmande de Michel Guérard. Récemment des auteurs de bande dessinée comme Jirô Taniguchi, Christophe Blain ou Etienne Davodeau ont su mettre en images la gourmandise. Et de grands chefs ont su la raconter, d’Auguste Escoffier à Ferran Adrià."

LES AMÉRICAINS À PARIS

"Qu’est-ce qu’un Américain à Paris ? La réponse n’est-elle pas contenue dans le beau titre de l’événement qui nous réunit, à l’occasion du Salon du livre : les Flâneries littéraires ? Que faisaient-ils, ces écrivains et artistes américains du XXe siècle, sinon prendre du temps, le perdre, le laisser filer ? Arpenter les rives de la Seine, s’asseoir à la terrasse des cafés, s’imprégner d’Histoire pour mieux vivre le présent ? Se montrer indolents, dilettantes, joyeux et désespérés ? Un Américain à Paris, c’est un flâneur volontaire (un peu appliqué, non dénué de culpabilité) qui a traversé l’océan pour s’accorder le droit à l’entre-deux, au batifolage, à la dépense. Un mot me vient à l’esprit. J’ouvre le dictionnaire : TAYLORISME (v.1918 ; amér. de l’ingénieur F. Taylor). Méthode d’organisation du travail industriel par l’utilisation maximale de l’outillage, la spécialisation stricte et la suppression des gestes inutiles (petit Robert). Alors voilà : la littérature, Paris, les gestes inutiles… Vaste programme, pour une génération perdue."

LA GRIFFE DU TEMPS DANS LE ROMAN

"La littérature, qu’elle le veuille ou non, capte, reflète, symbolise son temps, le met en images si elle ne le note pas dans l’urgence. Les écrivains sont situés dans leur siècle, et cela donne des formes et des tentatives différentes selon l’auteur et l’époque. On commencera cette flânerie par, évidemment, des écrivains russes, qui ont dû inventer des formes pour dire la violence, de manière directe ou métaphoriques. Puis nous verrons comment l’histoire du XXè siècle a griffé le roman, et enfin on pourra tenter de regarder quelques contemporains. Mon but à la fois de vous ouvrir ma bibliothèque et de réfléchir ensemble de ce que l’histoire fait à la littérature." S.D.

"INTERPRÈTE-MOI !" - FANTÔMES DANS MA BIBLIOTHÈQUE JUIVE

"Une vieille légende juive affirme que si l’on se promène la nuit dans une bibliothèque et que l’on tend l’oreille, on entend les livres dire en Hébreu DARSHENI! « Interprète-moi ! ». À la manière de fantômes, certains livres nous appellent. Ils ne veulent pas juste être consultés mais interprétés, lus comme personne ne les a jamais lus, chargés de sens nouveaux qui ne leur ont jamais été donnés, c’est-à-dire secoués par un lecteur qui revisite le récit. J’aimerais donc proposer une Flânerie à travers des livres d’hommes et de femmes dont l’œuvre est hantée par les textes traditionnels qu’ils réinventent chacun à leur manière. La tradition est revisitée par leur écriture comme un « revenant » qui viendrait appeler le lecteur ou se cacher entre les lignes."

L'AMOUR FOU

"Dans un climat où tout brûle, les forêts calcinées par le réchauffement climatique ou les villes dévastées par les inégalités et la violence sociale, l’amour fou est une grâce, qui nous voue parfois à un très grand malheur - mais peut-être aussi l’un des ultimes espaces de dissidence et de liberté. Deux êtres se croisent. Leurs rêves les précèdent. L’espace s’altère. La réalité s’agrandit. La loi du jour devient trop étroite. Seule compte l’impérieuse nécessité de se consumer avec l’autre, dans l’autre. Mais toute fuite dans le pur dehors a son prix. Nous commencerons notre flânerie par Tristan et Iseut pour la terminer par l’histoire d’ Ulrich et Agathe dans « L’Homme sans qualités » de Robert Musil. Entre ce départ et cette arrivée, Anna Karenine, une prostituée à Alexandrie, Dracula, la Lol V Stein de Marguerite Duras, Nora Barnacle et James Joyce, deux hommes qui, sous la Fronde aiment deux femmes qu’ils tremblent de perdre, une jeune prof de lycée éperdue d’amour pour une violoniste, un gardien d’hôtel et la mystérieuse occupante de la chambre 313, viendront à notre rencontre." S. C.

DE TOLKIEN À LA FANTASY : MONDES ET MERVEILLES

"Les amateurs de Harry Potter et de Game of Thrones lisent de la fantasy sans toujours le savoir. Cette flânerie racontera la naissance du genre en Angleterre au XIXe siècle, avec William Morris ; puis la transformation radicale qu’il connait lorsque J.R.R. Tolkien, alors Professeur à l’université d’Oxford, en vient à mêler diverses traditions européennes pour créer la Terre du Milieu, où se déroulent Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux, deux romans qui ont marqué des millions de lecteurs du monde entier. Pourquoi sont-ils aimés à ce point ? Le monde imaginaire en fantasy est-il synonyme d’évasion et de divertissement ; ou bien vise-t-il à amener les lecteurs à réfléchir au monde qui les entoure, en recourant au merveilleux pour mieux révéler ses beautés et ses dangers ? La flânerie évoquera, avec leurs éditeurs, de grands auteurs américains ainsi que la vague de la fantasy française, très vivante depuis quinze ans."

GUERRE ET PETS

"L’humour, l’honnêteté et la fougue comptent à la fois parmi les meilleures armes de l’artiste, mais sont aussi d’excellents moyens de faire passer des idées qui, sous d’autres formes, pourraient en hérisser plus d’un. Voyage en terre de sédition, où celles et ceux qui regardent le monde le font depuis le bord où on en rit aussi, chacun à sa manière. A travers le temps et l’espace, voici quelques uns des livres croisés qui nous ont donné la force d’avancer jusqu’aux notres, qui ont su nous garder captifs par leurs regards incisifs et effrontés sur la société, ses questionnements, ses bouleversements." S.J.

LA PISTE CHANTÉE

Comment marcher d’un livre à l’autre ? Comment la lecture d’un livre me porte-t-elle vers un suivant qui à son tour m’entraîne vers un prochain ? Si mes lectures semblent s’enchaîner sans programme, sans plan, selon une ligne d’erre au tracé aléatoire, faite de déroutages et de croisements fortuits, de rapprochements et de boucles, elles cartographient bientôt un territoire où trafiquent des fantômes, des images, des voix, des bruits, des chants : elles entrent en résonance. Miroitement de lieux, entrelacs d’échos, agencement de temps, expérience de la disponibilité et du décentrement : flâner est toujours une aventure qui me désoriente et me ressource. Une valise mexicaine côtoie un dictionnaire letton, un jeune garçon s’enfuit dans les maïs, d’autres fouillent une décharge à ciel ouvert, une jeune fille suit un homme en silence dans la montagne, une femme voyage, un loup approche. " M. K.

POÈTES...VOS PAPIERS !

"Ils viennent d’Haïti, des États-Unis, du Québec, d’Allemagne, de France, de Grèce, d’Afrique ou d’Océanie, ils viennent d’ici ou d’ailleurs… « Ils », ce sont les poètes, hommes et femmes, que publient les Éditions Bruno Doucey, avec le désir de faire découvrir les richesses insoupçonnées des poésies du monde et de déplacer nos lignes d’horizon. L’éditeur qui donne voix aux poètes se souvient de ces mots de Léo Ferré : « La poésie est une clameur, elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n’être que lue et enfermée dans sa typographie n’est pas finie ; elle ne prend son sexe qu’avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l’archet qui le touche. » Bruno Doucey, poète-éditeur de poètes, et le comédien Gabriel Dufay feront entendre la voix des poètes dans les coursives du Salon du livre. Flânerie poétique ou voyage à travers mots… pour prendre le temps d’écouter et de vivre." B.D.

COEUR DE ROCKER

"Pour une raison qui m’a toujours échappé, les critiques et les libraires rangent souvent les écrits de musiciens dans une catégorie à part, réservée aux spécialistes. Quand je soutiens à des personnes croisées lors de rencontres littéraires que les Chroniques de Bob Dylan sont un des plus grands livres de langue anglaise de ces vingt dernières années, à égalité avec ceux de Coetzee ou Roth, on m’écoute poliment, pensant sans doute que la passion m’égare. Que Dylan ait reçu le prix Nobel de littérature depuis n’a rien changé à l’affaire : beaucoup y ont vu la provocation moqueuse de vieillards nostalgiques de leurs années de fumette. Et quand j’évoque les récits de musiciens obscurs comme Mark Oliver Everett ou Viv Albertine, dont l’honnêteté sans complaisance et la concision percutante peuvent rappeler Annie Ernaux, beaucoup se disent : je n’y connais rien, je vais être perdu. Les mêmes, pourtant, n’hésitent pas à s’embarquer, au hasard, dans des évocations touffues de l’Amérique de la guerre de Sécession, à laquelle ils ne connaissent rien non plus. Le rock, au sens très large, a été le réceptacle des expériences humaines les plus profondes du monde de l’après-Guerre. Je suis impatient de partager mon expérience de lectures avec des inconnu(e)s qui y trouveront peut-être la source de révélations sur eux ou elles-mêmes et le monde qui les entoure."M.A.


“DU CÔTÉ DES MÈRES”

Il s’agit ici de penser et d’écrire du côté des mères, ce côté si peu pensé, si mal et si peu dit. Mères opaques, mystérieuses, calomniées, trop aimées, abandonnées, perdues. Et cela à travers dix livres de dix femmes, dix écrivaines, dix génies, des filles, pour commencer, comme nous le sommes toutes.

Mais n’y a t-il pas une infinité de manières de l’être, fille de sa mère, et même une infinité de manières différentes au cours d’une seule vie ?

Comme il y a une infinité de manières d’être mère, ce destin étrange, fascinant, banal et sidérant. Révoltant et magnifique. Et encore trop peu dit par la littérature. Des centaines d’années de domination masculine ont étouffé ces récits, ces poèmes, ces chants, ces éclats de rire. Et presque tout reste à repenser, à relire aussi.

Evoquant La promenade au Phare, Virginia Woolf écrit :

Je suppose que je fis ce que les psychanalystes font pour leurs patients : j’exprimai une émotion très ancienne et très profondément ensevelie. C’est ce qu’elles font toutes, ici, creuser au plus loin des chocs enfouis, des cruautés inévitables, des rencontres ratées,  pour en faire de la beauté.

Bibliographie : 

  • Voyage au phare, Virginia Woolf, Livre de Poche

  • Le Bleu de la nuit, Joan Didion, Livre de Poche

  • Cahiers de la guerre, Marguerite Duras, éditions P.O.L.

  • Fugitives, Alice Munro, éditions Points

  • Pourquoi être heureux quand on peut être normal?, Jeanette Winterson, éditions Points

  • La dame de pique, Alexandre Pouchkine, éditions Folio

  • Mon mal vient de plus loin, Œuvres complètes collection Quarto, Flannery O’Connor, Gallimard

  • Les mots de la tribu, Natalia Ginzburg, Cahiers Rouges, éditions Grasset

  • Énorme changement de dernière minute, Grace Paley, éditions Rivages

  • Les Carnets, Marina Tsvetaeva, éditions des Syrtes

MAIGRET, TRAVERSÉES DE PARIS

Sur les lieux-mémoire et lieux secrets du 21 place des Vosges au 36 quai des Orfèvres :

Un itinéraire inédit conçu, accompagné et commenté par Michel Carly, biographe, écrivain, guide littéraire, un des meilleurs spécialistes de Simenon, auteur de 16 ouvrages consacrés à Maigret et à son créateur.

2019 : 30e anniversaire de la disparition de Simenon et 90e anniversaire de la création définitive du personnage de Maigret. Notre flânerie s’inscrit délibérément dans cette double célébration.

Simenon, c’est 192 romans, 9000 personnages à découvrir dans 1 800 lieux de par le monde. Paris occupe la première place dans la géographie de l’œuvre… et dans la vie du commissaire Maigret, « sa » ville, celle où il réside, marche, flâne et comprend sans les juger les coupables introduits dans son bureau du 36, quai des Orfèvres.

Soixante-trois de ses enquêtes ont la capitale pour cadre, dans des lieux parisiens que Simenon lui a transmis en héritage pour les avoir découverts, respirés, aimés, habités lui-même.

Le Marais et les quais de la Seine sont parmi leurs préférés. À nous de découvrir ces lieux-mémoire, scènes de crime, domiciles et coins secrets où nous croiserons Simenon et la présence forte de Maigret. Votre guide vous lira certains extraits de romans afin d’aborder des thématiques méconnues qui éclaireront l’œuvre d’un romancier majeur du XXe siècle.

ITINÉRAIRE :

Le quartier du Marais au peigne fin, la place des Vosges et la rue de Turenne entre vie et romans, l’île Saint-Louis, l’ancienne Morgue, les secrets de l’île de la Cité, le square du Vert Galant et le mythique 36 quai des Orfèvres.

Bibliographie : 

  • Maigret et son mort, Georges Simenon, éditions Le Livre de Poche

  • Pietr-le-Letton, Georges Simenon, éditions Le Livre de Poche

  • L’Amie de Mme Maigret, Georges Simenon, éditions Le Livre de Poche

  • L’Ombre chinoise, Georges Simenon, éditions Le Livre de Poche

  • Maigret et le voleur paresseux, Georges Simenon, Omnibus vol. 11

  • La Nuit du pont Marie, Georges Simenon, éditions Le Livre de Poche

  • En cas de malheur, Georges Simenon, éditions Le Livre de Poche

  • Maigret et le clochard, Georges Simenon, Omnibus vol. 11

  • Les Mémoires de Maigret, Georges Simenon, éditions Le Livre de Poche

  • Maigret s’amuse, Georges Simenon, éditions Le Livre de Poche

ENTRE TYPOGRAPHIE ET MÉMOIRE VIVE

Une balade historique en compagnie de Philippe Apeloig, auteur chez Gallimard des “Enfants Paris”. Son sujet : les plaques commémoratives entre 39 et 45 que l’on trouve sur les façades des immeubles. Nos pas seront guidés et retrouveront  les traces du destin tragique de ces jeunes gens assassinés pendant la Seconde Guerre Mondiale à Paris.

Présentation : Entre typographie et mémoire vive

Qu’y a-t-il derrière les plaques commémoratives parisiennes de la période 1939-1945, derrière tous ces noms, ces mots et ces phrases, taillés dans la pierre ? Des actes de courage et de résistance, des destins tragiques ou des vies sacrifiées, mais parfois aussi les souvenirs d’une enfance… C’est pour apporter sa pierre à l’histoire de sa famille comme à celle des « Enfants de Paris », victimes de la guerre, de l’Occupation, de la persécution antisémite et des combats de la Libération, que Philippe Apeloig a réuni les photographies de ces plaques. Habitée par la diversité de leurs compositions typographiques et la beauté du contexte architectural, ce « millefeuille », véritable œuvre graphique, livre ainsi une vision inédite et insolite de l’histoire de la capitale. En portant le regard des passants sur ces objets singuliers, il invite à constater la présence des lettres sur les murs de la ville, et encourage à les lire comme à les regarder. Car la typographie appartient au monde du non-remarquable et de l’inaperçu.

Bibliographie : 

  • Dora Bruder, Patrick Modiano, éditions Folio

  • Tentative d’épuisement d’un lieu parisien, Georges Perec, éditions Christian Bourgois

  • Le Témoin compromis, d’Édith Thomas, éditions Viviane Hamy

  • L’Atelier, Jean Claude Grumberg, Babel

  • Le Silence de la mer, Vercors, Livre de Poche

  • Rendez-vous au métro Saint Paul, Cyrille Fleischman, éditions Le Dilettante

  • Nouveaux rendez-vous au métro Saint Paul, Cyrille Fleischman, éditions Le Dilettante

  • Quoi de neuf sur la Guerre ? Robert Bober, éditions Folio

  • Graffiti, Brassaï, éditions Flammarion

  • Histoire du graphisme en France, Michel Wlassikoff, éditions Belles Lettres

L’ACADÉMIE FRANÇAISE


Comme nous l’avons amorcé avec une visite au musée d’Orsay lors de l’édition précédente, nous poursuivons d’honorer la capitale culturelle qu’est Paris en offrant au public une balade privée dans un haut lieu de l’histoire culturelle et patrimoniale dans lesquels il n’a pas toujours accès.

Exceptionnellement nous ouvrirons au public les portes de l’Académie française, guidée par Madame Catherine DALARUN de l’Institut de France, chargée de fondation – service des actions pédagogiques et culturelles.

Présentation :

La visite vous fera découvrir l’histoire et la vie d’une institution prestigieuse. Vous pourrez admirer la Coupole conçue par Louis Le Vau, les salles de séances hebdomadaires des Académies et les deux bibliothèques.